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Médecine et sciences humaines. Sciences humaines en médecine: formation et collaboration

Medical Humanities

Tagung vom 4. und 5. Mai 2006 in Lausanne, Eigenverlag, Bern 2006

Introduction | Anne-Claude Berthoud

Le colloque de printemps «Médecine et sciences humaines. Sciences humaines en médecine: formation et collaboration», organisé conjointement par l’Académie suisse des sciences humaines (ASSH) et sociales et l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM), s’inscrit dans la continuité directe du colloque d’automne 2004 «La médecine comme science culturelle – les sciences culturelles de la médecine», qui a posé un premier jalon vers un nouveau type de dialogue et de collaboration entre ces deux champs scientifiques. Deux champs scientifiques particulièrement sensibles et concernés par les mutations profondes qui touchent notre société et les nouvelles questions qui en émergent, et auxquelles nos deux académies voudraient ici apporter une contribution originale, sous le signe d’une nouvelle connivence au sein de la science, pour engager un nouveau type de partenariat avec la société et le monde de l’éducation, et de la formation universitaire en particulier. Une façon pour nous de rendre hommage au nouveau pacte signé le 6 juillet 2006, visant à mieux définir la place des Académies suisses des sciences au sein du champ de la science et de la société. Un pacte qui invite les institutions scientifiques à répondre à l’exigence ô combien paradoxale de devoir s’adapter à l’évolution du contexte tout en restant visionnaire. Des questions que les Académies doivent prendre à bras le corps, en se situant tout à la fois avant, dans et après le processus de recherche. «Avant» pour en saisir l’émergence, «dans» pour l’accompagner, «après» pour en favoriser la transmission. Il n’est certainement pas un hasard que ce soit les Académies de médecine et des sciences de l’homme qui en ouvrent la voie. La médecine qui a institué la maladie comme objet de science et d’applications technologiques les plus so-phistiquées et qui tente aujourd’hui d’en restaurer la dimension humaine, en considérant le malade comme sujet de la prise en charge thérapeutique, comme acteur social, avec les représentations qui y sont associées, comme interlocuteur dans une nouvelle forme de communication médecin-patient. Une façon de prêter à la médecine ce qui fait l’essence même des sciences humaines et sociales: saisir l’humain dans sa relation à l’autre, sa parole et son histoire. Une façon de réconcilier corps et esprit, aussi bien en termes de recherche, que de formation et de pratique impliquant de nouvelles façons de faire de la science, de nouvelles méthodes d’enseignement et de nouvelles stratégies thérapeutiques, en réinterrogeant les frontières disciplinaires et en inventant une médecine totalement traversée par les sciences humaines et sociales, aussi bien dans ses fondements, dans ses développements que dans ses applications. Ce colloque a posé sans aucun doute une pierre importante dans cette médecine empreinte d’une nouvelle forme d’humanité.

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