Colloque international, organisé par l’Association Suisse de Sémiotique et de Théorie de la Culture ASSC
Internationale Tagung der Schweizerischen Gesellschaft für Kulturtheorie und Semiotik SGKS
Statuts ambigus : figures réversibles dans les arts
Zwischen Zuständen : ästhetische Kippfiguren
Université de Lausanne, du 15 au 16 avril 2011
Campus UNIL-Dorigny, CH-1015 Lausanne Bâtiment Amphimax, salle 414
Les signes de l’art sont indécis. Nos lectures esthétiques prennent alors un caractère indéterminable et infini. Mais que faire lorsque nous nous retrouvons captivés par une alternative d’interprétation sans équivoque? Lapin ou canard, canard ou lapin, tertium non datur? Va-et-vient, mais pas au-delà! Notre colloque s’interroge sur l’esthétique et la sémiotique de ces
Des perspectives de l’histoire de l’art, de la critique littéraire, de la philosophie, de la psychologie et de l’histoire de la médecine s’y rencontreront.
Die Zeichen der Kunst sind uneindeutig. Das macht unsere ästhetischen Lektüren unentscheidbar und unabschließbar. Was aber, wenn uns eine eindeutige Deutungsalternative in ihren Bann schlägt? Hase oder Ente, Ente oder Hase, tertium non datur? Hin und her, aber nicht darüber hinaus! Das Kolloquium fragt nach der Ästhetik und Semiotik solcher Kippfiguren in Malerei, Fotografie, Film und Literatur. Es verbindet Perspektiven aus der Kunstgeschichte, der Literaturwissenschaft, der Philosophie, der Psychologie und der Medizingeschichte.
Programme / Programm
Vendredi, 15 avril / Freitag, 15. April 2011
08.45 Ouverture du colloque / Tagungseröffnung
Marie Theres Stauffer (Université de Genève)
Hans-Georg von Arburg (Université de Lausanne)1. Patrons et perspectives / Patterns und Perspektiven
Présidence / Moderation : Hans-Georg von Arburg (Université de Lausanne)
09.00 Christine Abbt (Universität Zürich / dzt. Fellow am IFK, Wien)
« Zwischen Hase und Ente : Vom Vergegenwärtigen und Vergessen »
10.00 Vincent Barras (Université de Lausanne)
« Figure et ambiguïté dans les théories psycho-physiologiques, XIXe et début XXe siècles »
11.00 Pause
11.30 Wolfgang Gessner (Collegium Helveticum / FHNW)
« Trompe-l’œil : Variable Erklärungsmuster für optische Täuschungen in psychologischer Gestalttheorie und kunstwissenschaftlicher Bildästhetik »
12.30 Margrit Tröhler (Universität Zürich)
« Le paysage au cinéma : l’image, objet ambigu et seconde peau »
13.30 Repas / Mittagessen
Restaurant de Dorigny, Campus UNIL-Dorigny, Case postale 109, CH-1015 Lausanne, tél. +41 (0)21 692 26 88, nino@unil.ch
2. Lettres et lectures / Lettern und Lektüren
Moderation / Présidence : Marie Theres Stauffer (Université de Genève) / Margrit Tröhler (Universität Zürich)
15.00 Juliane Vogel (Universität Konstanz)
« Ich trete umgeben auf: Figur und Grund in Goethes Dramen »
16.00 Ulrich Stadler (Universität Zürich)
« Wahrheit oder leeres Schreckbild ? Über Erkenntnisversuche in und von K. Ph. Moritz’ nachgelassenem Briefroman Die neue Cecilia »
17.00 Pause
17.30 Thomas Fries (Universität Zürich)
« Die Poesie des weißen Raumes »
18.30 Arno Renken (Université de Lausanne)
« Plus de ‹ Gong › : Lectures versées et inversées d’un poème de Rilke et de ses traductions »
20.00 Catherine Bolle (Lausanne)
Réflexions de et dans l’atelier / Reflexe und Reflexionen im Atelier
21.30 Dîner / Abendessen
Restaurant « Le Nocturne », Côtes-de-Montbenon 12, CH-1003 Lausanne-Flon, tél. +41 (021) 312 93 55, info@lenocturne.ch
Samedi, 16 avril / Samstag, 16. April 2011
3. Images et imitations / Bilder und Nachbilder
Présidence / Moderation: Doris Agotai (ETH Zürich / FHNW)
09.00 Valeska von Rosen (Ruhr-Universität Bochum)
« Francesco del Cairos barocke Ninfa »
10.00 Jan Blanc (Université de Genève)
« Forger un nouveau code : Sir Josuha Reynolds et le goût de l’ambiguïté »
11.00 Pause
11.30 Ralph Ubl (Universität Basel)
« Beidhändigkeit und Mehrdeutigkeit »
12.30 Céline Eidenbenz (Université de Lausanne)
« L’art et/ou la vie : réversibilités de la création après Fluxus »
13.30 Clôture du colloque / Ende der Tagung
buffet déjeunatoire / Stehlunch
14.30 Assemblée générale ASSC / Generalversammlung SGKS
Exposé
(texte en allemand voir ci-dessous)
L’esthétique moderne reconnaît fondamentalement les signes de l’art comme étant équivoques. La valeur d’un mot, d’une couleur ou d’un geste dépend essentiellement du contexte, des matériaux ou encore de la manière dont nous les percevons. C’est pour ceci que la pratique des signes esthétiques est complexe et que notre savoir en demeure incertain. Nous nous devons par conséquent de rester face à l’art tout aussi ouvert-e-s que le sont les œuvres d’art elles-mêmes.
Cette expérience est quasiment réduite à une formule (imagée) par les figures réversibles dans les arts. Le fameux dessin du Cours sur la philosophie de la psychologie de Wittgenstein représente-t-il un lapin ou un canard? Ceci est une question fondamentalement ouverte qui dépend pleinement de notre savoir sur le monde et de nos capacités linguistiques. Mais les figures réversibles s’opposent en même temps clairement à la doctrine de cette ouverture esthétique. Car il s’agit, soit d’un lapin, soit d’un canard, tertium non datur – va-et-vient, mais pas au-delà! La vision alternative est univoque et c’est précisément grâce à cette univocité qu’elle nous fascine tant.
D’un côté, les figures réversibles privilégient une seule interprétation. De l’autre, elles provoquent une pluralité de significations par le biais d’un jeu subreptice d’interprétations alternatives voire alternantes: d’où leur statut problématique pour la réflexion esthétique. Ce potentiel provocateur et problématique a sciemment été relevé et développé par les artistes de la Renaissance à nos jours. Tout en expérimentant avec la multiplicité sémiotique des éléments picturaux et avec leur transfert à travers diverses couches d’une œuvre, la peinture met en scène un jeu complexe de lectures ésotériques et exotériques. La typographie produit un jeu semblable en conceptualisant ses écritures bidimensionnelles comme relation tridimensionnelle entre le corps des lettres et le vide régnant entre celles-ci. L’architecture peut construire des espaces qui ne se laissent attribuer à une fonction précise; l’extérieur d’un bâtiment prend l’aspect d’un intérieur et vice versa. Les moments les plus hallucinants de la littérature surviennent lorsque la réalité du discours se fond au fantastique, quand une figure se défigure brusquement ou quand une expression métaphorique est inopinément prise à la lettre. En musique enfin, les techniques de composition les plus fructueuses sont développées, soit dans la modulation enharmonique où deux accords différents consonnent, soit dans le mouvement polyrythmique qui synchronise deux rythmes divergents.
De tels phénomènes constituent un domaine d’études de la psychologie de la perception. Ce sont nos réflexes et nos intuitions qui bouleversent l’attribution habituelle de formes, de figures et de sens dans les arts lors du traitement des signes optiques et acoustiques. Les figures réversibles provoquent ensuite l’herméneutique esthétique. Les techniques de lecture et d’interprétation ne sont plus maîtrisables là où une situation indécidable et interminable fait osciller la compréhension entre deux significations contraires ou lorsque la compréhension se réduit à une alternative rigoureuse. Finalement, l’intérêt de l’esthétique des matériaux, qui résulte de l’expérience extrême offerte par ces phénomènes, découle de l’irritation sémiotique et herméneutique susmentionnée. Car arranger les signes de façon à ce que le récepteur doive constamment les relire et les réinterpréter sans pour autant avancer dans sa compréhension équivaut à concentrer l’attention sur la matérialité de ces signes.
Le colloque s’interroge sur l’esthétique et la sémiotique des figures réversibles et ambiguës en peinture, en littérature, en musique, en photographie, dans le cinéma, en architecture et en typographie afin de favoriser un échange de perspectives entre diverses disciplines concernées. Il constitue une opportunité de partage intellectuel entre spécialistes confirmé-e-s et jeunes chercheuses et chercheurs. Organisé en collaboration avec la section d’allemand et la Faculté des lettres de l’Université de Lausanne, il confirmera la réputation de cette dernière comme lieu de dialogue entre les communautés scientifiques francophones et germanophones.
(französischer Text siehe oben)
Es gehört zu den fundamentalen Erkenntnissen der modernen Ästhetik, dass die Zeichen der Kunst uneindeutig sind. Was in der Kunst ein Wort, eine Farbe, ein Ton oder eine Geste bedeutet, hängt ganz vom Kontext, vom Material oder auch von der Weise ab, in der wir etwas wahrnehmen. Diese Einsicht macht den Umgang mit ästhetischen Zeichen komplex und unser Wissen davon unsicher. Unser ästhetisches Verhalten der Kunst gegenüber muss daher ebenso offen sein wie es die Kunstwerke selbst sind.
Die Erfahrung der Mehrfachcodierung von Kunst wird von ästhetischen Kippfiguren gleichsam auf eine (Bild-)Formel gebracht. Die Frage, ob wir in Wittgensteins Zeichnung aus den Bemerkungen über die Philosophie der Psychologie einen Hasen oder eine Ente sehen, ist grundsätzlich offen und hängt einzig von unserem Weltwissen und unserem sprachlichen Ausdrucksvermögen ab. Gleichzeitig rebelliert die Kippfigur aber auch gegen die Doktrin ästhetischer Offenheit. Denn entweder sehen wir in der Zeichnung einen Hasen oder eine Ente, tertium non datur – hin und her, aber nicht darüber hinaus! Die Alternative ist eindeutig und schlägt uns gerade durch ihre Eindeutigkeit in ihren Bann.
Kippfiguren privilegieren also aufs Mal nur eine Interpretation und sie provozieren durch das jähe Zusammenspiel mit alternativen Interpretationen gleichzeitig eine Pluralität von Deutungen. Das macht sie zu einer Herausforderung für das ästhetische Denken. Dieses provokative Potenzial haben Künstler seit dem Mittelalter und insbesondere seit der Frühen Neuzeit bewusst genutzt und weiter bearbeitet. Indem die Malerei mit der Bedeutungsvielfalt einzelner Bildelemente und dem Bedeutungstransfer über mehrere Bildstufen hinweg experimentiert, inszeniert sie ein komplexes Spiel zwischen esoterischen und exoterischen Lesarten. Mit einem ähnlichen Spiel rechnet auch die Typographie, wenn sie ihre zweidimensionalen Schriften als dreidimensionales Verhältnis von Buchstabenkörper und Zwischenraum entwirft. Die Architektur kann Räume so konzipieren, dass wir sie nicht eindeutig einer Funktion zuordnen können, dass wir etwa einen Innenraum als Außenraum wahrnehmen und einen Außenraum umgekehrt als Innenraum erfahren. Die Literatur hat ihre schwindelerregendsten Momente dort, wo ihre Wirklichkeit ins Fantastische kippt, wo eine Figur in eine andere changiert oder eine Metapher plötzlich beim Wort genommen wird. Und die Musik entwickelt in Momenten wie der Enharmonik, die ungleichnamige Akkorde gleich klingen lässt, oder der Polyrhythmik, bei der zwei verschiedene Rhythmen simultan erklingen, ihrer produktivsten kompositorischen Mittel.
Solche und ähnliche ästhetische Verfahren beschäftigen die Wahrnehmungspsychologie. Unsere Reflexe und Mechanismen bei der Verarbeitung optischer und akustischer Reize haben das Zeug dazu, gewohnte Zuweisungen von Formen, Figuren und Bedeutungen in den einzelnen Künsten auszuhebeln. Kippfiguren provozieren sodann die ästhetische Hermeneutik. Techniken der Lektüre und Interpretation werden hier an die Grenze ihrer methodischen Beherrschung geführt, wo Unentscheidbarkeit und Unabschließbarkeit das Verstehen zwischen gegensätzlichen Bedeutungen zum Oszillieren bringen oder im Extremfall in ein rigoroses Entweder-Oder einstülpen. Aus der semiotischen und hermeneutischen Irritation ergibt sich schließlich das Interesse der Materialästhetik an der Grenzerfahrung dieser Phänomene. Wo Zeichen so arrangiert werden, dass sie permanent umgelesen und uminterpretiert werden müssen, ohne vom Fleck zu kommen, rückt unweigerlich die Materialität dieser Zeichen ins Zentrum der Aufmerksamkeit.
Die Tagung möchte einen Beitrag zur Ästhetik und Semiotik von Kippfiguren in Malerei, Literatur, Musik, Fotografie, Film, Architektur und Typographie liefern. Sie verbindet Perspektiven aus Kunstgeschichte, Literaturwissenschaft, Philosophie, Psychologie und Medizingeschichte und bietet Gelegenheit zum intellektuellen Austausch zwischen anerkannten Spezialist/innen und jungen Nachwuchswissenschaftler/innen. Organisiert in Zusammenarbeit mit der Section d’allemand und der Faculté des lettres der Universität Lausanne, sucht sie nicht zuletzt den Dialog zwischen den französischsprachigen und deutschsprachigen Wissenschaftskulturen zu fördern.
Organisation/Kontakt:
Prof. Dr. Marie Theres Stauffer
Unité d’histoire de l’art
Université de Genève
5, Rue de Candolle
CH-1211 Genève 4
m_t_stauffer@gmx.ch +41 (0) 22 379 70 75
Prof. Dr. Hans-Georg von Arburg
Section d'allemand
Université de Lausanne
Anthropole 5059
CH-1015 Lausanne
hg.vonarburg@unil.ch +41 (0)21 692 29 81