Le système de santé suisse fonctionne, mais il présente aussi de graves lacunes. Par exemple, la transparence sur la qualité des soins est largement insuffisante. Telle est la conclusion ambivalente du Rapport national sur la qualité et la sécurité des soins en Suisse, établi sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Le rapport contient un catalogue de recommandations à l’intention de tous les acteurs du système de santé. La première recommandation est la suivante : les patientes et les patients ainsi que leurs proches doivent être davantage impliqués. Leur expérience serait en effet beaucoup trop peu utilisée dans le système de santé suisse.
Les patientes et les patients pourraient jouer un rôle beaucoup plus important en partageant leurs expériences en matière de soins, en vérifiant l’exactitude et l’exhaustivité de leurs dossiers médicaux, et en faisant part de leurs préoccupations spécifiques ainsi que de leur avis sur la qualité́ et la sécurité́ des soins, indique le rapport. En outre, certains indices donnent à penser que les soins aux groupes défavorisés de la population ne répondent pas aux normes habituelles. Comme mesure, les auteurs du rapport proposent, entre autres, de renforcer les associations de patient·e·s aux niveaux cantonal et fédéral grâce à un financement indépendant.
Étude de l’OCDE sur la durabilité des traitements médicaux
Dans le dernier numéro de sa revue « Spectra », l’OFSP écrit qu’il y a une sensibilisation toujours plus grande au fait que les traitements ne doivent pas seulement être efficaces sur le plan clinique, mais aussi souhaitables pour les patient·e·s. L’OFSP examine actuellement la participation de la Suisse à l’étude de l’OCDE « Patient-Reported Indicators Surveys » (PaRIS), qui contrôle la durabilité des traitements médicaux et cherche à établir une comparabilité entre les pays. L’étude examine entre autres comment vont les personnes à qui l’on a diagnostiqué un cancer au cours des cinq dernières années et dans quelle mesure les soins sont adaptés aux besoins des patient·e·s.
Un quatrième pouvoir peu influent dans le domaine de la santé
La position des patientes et des patients dans le système de santé suisse était également le thème du colloque « Le pouvoir du patient » que l’ASSH a organisé le 24 octobre en collaboration avec l’Académie des sciences médicales (rapport et follow-up du colloque ici). L’une des questions abordées concernait l’influence limitée des associations de patient·e·s, quatrième pouvoir du système de santé suisse, aux côtés des pouvoirs publics, des fournisseurs de prestations et des assurances. « Les différentes organisations doivent s’éloigner de la pensée compétitive et davantage coopérer », a ainsi déclaré Susanne Hochuli, présidente de l’Organisation suisse des patients OSP.